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L’art contemporain : on aime ou on déteste ?

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L’art contemporain : on aime ou on déteste ?

Idan nous partage sa vision de la scène artistique contemporaine.

Rencontre avec Idan Wizen autour d’un sujet large et flou pour la plupart : l’art contemporain. L’artiste photographe nous donne sa vision et partage avec nous ses coups de cœur et ses inspirations.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste-photographe, basé à Paris. Je travaille en France, mais également à l’international, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Asie. 

 

Te considères-tu comme un artiste ou un photographe ? 

J’ai envie de dire les deux. La photographie c’est le médium que j’utilise au quotidien. Je ne fais pas de peinture, je dessine très peu, en général, c’est uniquement pour préparer des photographies que je vais faire. Je commence à me mettre à la sculpture, mais ce qui m’a fait connaître et ce qui me permet de travailler au quotidien, c’est l’appareil photo, c’est la photographie, c’est la gestion de la lumière derrière. 

Artiste c’est la finalité de mes œuvres photographiques. On peut faire de la photographie pour dire plein de choses : on peut faire du reportage, la photo du mariage, on peut faire de la photo publicitaire. Il y a plein de finalités quand on fait de la photo, et c’est à l’auteur d’en décider le pourquoi et le contexte. 

Dans mon cas, je photographie avant tout pour créer des images fortes, qui vont être exposées en galeries, chez des collectionneurs, qui sont là pour être mis en tirages, en grands formats, mais qui sont avant tout là pour provoquer une émotion particulière et unique chez le spectateur. 

Donc, de ce point de vue-là, je suis un artiste. 

 

Que penses-tu de l’art contemporain ? 

C’est une question assez bateau, parce que c’est large l’art contemporain. Souvent on va entendre des gens qui vont dire qu’ils adorent ou qu’ils détestent l’art contemporain avec des positions très tranchées. Je pense que dans l’art contemporain il y a de tout. Il y a des choses exceptionnelles devant lesquelles j’adore m’émerveiller et que je vais regarder avec passion, avec envie, avec émotions. Il y a des choses extrêmement fortes. Et puis, comme dans tout secteur, il y a des choses forcément moins bonnes. Des fois, on va pousser le principe du conceptuel un peu trop fort, où on a retiré l’esthétisme, en disant que la forme ça n’était pas l’essentiel, mais que c’était le fond. Des fois, le fond peut être aussi léger, et donc il ne reste pas grand chose. 

C’est comme tout. Comme dans le cinéma, où il y a de très bonnes choses, et des choses que je vais trouver moins bonnes. Dans la musique également. Je crois que l’art contemporain, c’est très large, et qu’il faut les choisir et voir ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas pour chaque personne. 

 

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Il y a une première personne que je me sens obligé de citer à chaque fois, parce que c’est lui qui m’a donné de faire de l’art, de faire de la photographie. C’est David La Chapelle. Ses images fortes, colorées, puissantes, pleines de sens, de sens caché également. J’ai toujours été en émerveillement devant, et c’est une de mes références principales

Mais pour citer également un français, j’aime beaucoup le travail de Gérard Rancinan, que je suis depuis des années, que je trouve magnifique. 

D’autres grands noms, comme Jill Greenberg ou Sacha Goldberger, me plaisent énormément, et ce sont des gens qui m’inspirent. 

 

Du coup, dans l’art contemporain tu préfères que les artistes-photographes ? 

Non, pas forcément. C’est vrai que j’ai tendance à citer des photographes, parce que ce sont eux que je suis d’avantage. Mais il y a forcément des artistes que j’aime beaucoup. Banksy, par exemple. Je ne suis pas d’accord avec toutes ses prises de position, mais je les trouve très fortes et très pertinentes. 

J’aime beaucoup l’influence japonaise comme Murakami ou Kusama. Et puis quelqu’un qui est entre la photographie et l’installation, c’est Spencer Tunick, où j’ai toujours été admiratif de son travail. 

 

Qu’est-ce que l’art pour toi ? 

L’art pour moi, c’est quelque chose qui est difficile à définir. Il y en a beaucoup qui ont essayé avant moi. Ce qui est important à comprendre, c’est que souvent quand on dit “art”, dans la tête des gens ça va être associé à la qualité. Pour moi l’art c’est un état de ce que c’est, c’est une œuvre d’art, bonne, mauvaise, peu importe. Il ne faut pas confondre “œuvre d’art” et “chef-d’œuvre“.  Ce que beaucoup vont faire. 

Je pense qu’une œuvre d’art c’est avant tout c’est quelque chose qui émane de l’auteur, il y a réellement une volonté de proposer une vision différente, alternative, sa propre vision des choses, et de les faire partager avec son public. 

 

Est-ce que la photographie c’est de l’art ? 

Oui, bien entendu. La photographie c’est de l’art. J’aime à croire que le médium ne va pas vraiment définir l’art. C’est avant tout, une forme d’expression, quel que soit le médium, que ça soit de la peinture, de la sculpture, de la photographie, de l’installation, de la vidéo. Aujourd’hui, on peut voir l’art sous de nombreuses formes différentes, mais la photographie n’est pas forcément de l’art. Je vais être un petit peu direct. Quand vous prenez une photo avec votre téléphone et que c’est juste pour envoyer à votre copain pour faire un souvenir, ce n’est pas de l’art. Ça peut être une photo, vous en êtes l’auteur ou l’autrice, mais ce n’est pas forcément de l’art. Pour qu’il ait un art, il faut qu’il y ait une véritable volonté d’en créer une œuvre

 

Qu’est-ce que l’art de qualité selon toi ? 

Pour moi, l’art que j’apprécie, c’est l’art qui va réunir deux aspects. Avant tout, une idée, un fond qui va être fort, qui va proposer un point de vue différent, une réflexion sociale, sur l’humain, psychologique, peu importe la thématique, mais en tout cas une réelle réflexion.

Le deuxième point, c’est d’avoir un esthétisme qui soit étonnant, attractif pour l’œil, qui accompagne la réflexion proposée par l’œuvre. C’est quand on combine ces deux éléments là qu’on a une œuvre de qualité

J’ai presque envie de dire, pour faire une comparaison avec un roman : il faut que l’intrigue, l’histoire du roman soient intéressantes, puis derrière c’est quand même mieux si c’est bien écrit, si les phrases sont bien tournées. On rentre dans l’histoire plus facilement, on a envie de connaître la fin de l’histoire. Si c’est mal écrit, on s’arrête, en général, au début. 

 

Qu’est-ce qu’il faut pour être un bon artiste ? 

Ça dépend dans quel sens on parle. Avant tout, un bon agent, une bonne galerie ! 

Je pense, beaucoup de travail, beaucoup d’abnégation. Je crois qu’aujourd’hui c’est très difficile de percer, on a l’impression qu’on est dans un monde extrêmement connecté, où on peut montrer son travail à tout le monde extrêmement facilement. Mais dans le brouhaha de l’information qu’on va avoir, on se noie dedans, et c’est beaucoup plus difficile de montrer ce qu’on fait.  

La principale qualité pour être un bon artiste, c’est beaucoup de travail, beaucoup d’abnégation, beaucoup de remise en cause, continuer à essayer, à travailler et à faire

 

Est-ce qu’il existe une recette pour réussir ? 

Bien sûr, vous m’envoyez un mail et je vous l’enverrai en retour !

Non, je crois qu’il n’y a pas de recette. Il y a des destins de vie, un peu de chance, un hasard des choses, il y a beaucoup de travail. Il y a beaucoup de choses, mais je crois que déjà on n’a même pas défini ce que c’est de “réussir”. C’est très large comme question. 

Je crois qu’un artiste, avant tout, doit continuer de se faire plaisir en créant, et c’est le plus important. 

La valeur d’un tirage photographique

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La valeur d’un tirage photographique

Qu'est-ce qui justifie le prix d'un tirage photographique ? Idan nous donne quelques informations pour s'y retrouver.

Qu’est-ce qu’un tirage photographique ? Qu’est-ce qui lui donne de la valeur ? Comment s’y retrouver lorsqu’on décide d’acquérir une œuvre photographique ? Pour nous éclairer sur le sujet, rencontre avec Idan Wizen, artiste photographe professionnel depuis plus de 12 ans. 

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Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste-photographe, basé à Paris. Je fais de la photographie qui a pour but d’être imprimée en petit ou très grand format sur des tirages qui sont exposés aussi bien en galeries, que chez les particuliers, en France ou dans le monde entier. 

 

Qu’est-ce qu’un tirage photographique ? 

Le tirage photographique c’est le procédé pour mettre sur papier une photographie qui était prise que ça soit avec un négatif argentique, comme autrefois, ou aujourd’hui à partir d’un fichier numérique

 

Qu’est-ce qui fait qu’un tirage devient une œuvre d’art ? 

Le fait qu’un tirage devient une œuvre d’art, ce n’est pas une chose simple. C’est beaucoup de choses. La première chose qui est importante à comprendre, c’est que “œuvre” ne signifie pas “chef-d’œuvre”. Souvent on confond. Une “œuvre” ça qualifie un objet, comme une voiture qui a quatre roues, qui a un moteur et qui avance. Il y a de très belles voitures, il y a des voitures qui sont ratées pour plein raisons. C’est un peu la même chose pour une œuvre, une œuvre d’art ça qualifie la volonté, l’émanation de la part d’un auteur, artiste-auteur qui voulait faire une œuvre. Et donc c’était sa fonctionnalité, son envie première, ensuite elle peut être réussie ou pas, et elle peut terminer dans un vide-greniers où personne ne l’achète, comme dans un musée devant des millions de spectateurs par an qui s’émerveillent devant. 

L’autre point qui est important d’avoir en tête, c’est que ça doit venir de l’émanation d’un auteur pour qu’une photographie devient une œuvre d’art. On est tous auteur d’une photographie, à partir du moment où vous prenez une photographie avec votre téléphone, vous en êtes techniquement auteur, vous n’êtes pas pour autant artiste. A partir du moment où vous souhaitez, vous désirez que cette photographie devienne une œuvre d’art, vous en êtes l’artiste. Encore une fois, c’est pareil, je reprends mon exemple de voiture : elle a quatre roues, elle roule, c’est une voiture. C’est pareil, ça ne veut pas dire que vous êtes un bon artiste, en tous cas pas aux yeux de tout le monde. 

Le dernier point pour qu’un tirage devient un œuvre, c’est que ça soit réalisé par un artiste, sous son contrôle, qu’il soit signé et numéroté. 

Sous son contrôle, ça veut dire que le tirage doit être réalisé si c’est par un laboratoire professionnel ou par l’artiste lui-même, mais qu’il le vérifie, qu’il le valide. Cette validation est vérifiée par la position de sa signature. 

Le deuxième point, c’est la rareté. La numérotation maximale, les lois qui sont différentes en fonction des différents pays, mais en France on est limité à 30 (trente) exemplaires tous formats confondus, pour un tirage photographique. 

Le tirage doit être signé par l’artiste, numéroté, au maximum 30 exemplaires, tous formats confondus. 

Ce qui est important de comprendre, c’est quand une œuvre existe en plus de trente exemplaires différents, ce n’est plus une œuvre d’art au sens premier du terme, au sens fiscal, au sens de la valeur sur le marché de l’art. Cela peut être une très belle photographie à la base, imprimée sur un papier de très belle qualité, mais si elle existe en cinquante, cent, mille, cent mille, dix mille exemplaires, vous avez un poster. Très beau, mais ça reste un poster. Et ce n’est pas la même chose qu’une œuvre d’art dont on a un nombre limité.

 

La numérotation, c’est-à-dire ?

La numérotation pour photographie d’art c’est le nombre de tirages total qui pourrait potentiellement exister. On disait que la loi en imposait trente maximum. Chaque artiste doit décider combien il va en faire dans cette limite. Pour ma part, je vais souvent en faire quatre ou huit, sur certaines collections je vais faire que trois tirages pour une œuvre.

Quand vous avez une numérotation, vous avez souvent deux chiffres qui sont marqués : 1/8, 2/8, 3/8, par exemple. Le premier nombre indique le numéro du tirage, c’est le troisième que je réalise. Le deuxième indique le nombre total qu’il y aura au maximum tous formats confondus. C’est-à-dire, qu’on peut décider de faire quatre petits formats, trois grands formats et un très grand, il en aura huit en tout, et chacun tirage sera numéroté. 

Pourquoi on va faire ça ? Ce n’est pas une limitation technique. Souvent c’est pour créer une rareté supplémentaire. On va faire un nombre limité d’œuvres. Ça ne veut pas dire déjà qu’elles sont toutes forcément existantes, parce qu’en général, souvent pour les œuvres photographiques, on va les faire à la demande. Ça permet de créer une rareté qui va valoriser le tirage et valoriser chaque pièce. 

 

Tes photographies sont souvent marquées comme étant unique au format. Que cela signifie ? 

Unique au format c’est d’aller encore plus loin que la numérotation. C’est-à-dire, que je m’engage pour une œuvre photographique à dire que chaque œuvre va être faite, réalisée, tirée en un seul exemplaire dans une taille donnée. Par exemple, je vais faire quatre exemplaires, un petit format, un moyen, un grand, un très grand, il va en avoir que quatre et un à chaque fois, dans chaque taille. Cela permet de créer une rareté encore plus importante et de se dire qu’au plus d’un tableau, par exemple, si ce n’est unique, quasiment unique chez soi. En tout cas, quand vous achetez une photographie unique au format, vous êtes certain d’être le seul au monde à avoir cette photographie, dans cette taille-là. 

 

Signature, où la trouver ? Signature numérique ou manuscrite ? 

Avant tout, la signature numérique, cela ne vaut rien. On a pu l’intégrer sur le fichier avant que ça soit tiré, ça n’a aucune valeur. La signature doit être manuscrite, après le tirage. Ça prouve que l’artiste l’a contrôlé, l’a vérifié, que l’œuvre lui convient et qu’il va poser sa signature pour certifier cela. 

Ensuite, on peut la trouver à l’avant ou à l’arrière d’un tirage. Pour ma part, je préfère la mettre à l’avant, généralement, en bas à droite de l’œuvre pour trois raisons. La première, c’est avant tout pour rappeler l’univers de la peinture, où beaucoup d’artistes signaient en bas à droite leurs tableaux, et je trouve que la photographie doit être placée au même niveau que la peinture, et donc être signée devant.   

L’autre chose également, c’est de faire en sorte que la signature ne disparaisse pas en fonction de la finition du cadre. Si le tirage doit être contrecollé et si on a signé sur l’arrière du tirage, avec le contrecollage ça disparaît et c’est compliqué de la retrouver à nouveau. 

Le dernier point que je trouve important, c’est de pouvoir distinguer que ça soit une œuvre originale, et du soutien que le collectionneur a apporté à la création et soutien au photographe. Cela me semble important qu’il puisse le voir en permanence et qu’il puisse être montré en permanence, donc je préfère signer mes tirages en bas à droite sur le recto. 

 

Un dernier conseil pour les futurs acheteurs ? 

Avant tout, si vous pouvez, achetez toujours des œuvres originales. Dans le commerce vous allez trouver un peu tout et n’importe quoi, des choses qu’on va vous dire que ce sont des œuvres originales, alors que ce sont juste des posters de haute qualité. Pour pas forcément beaucoup plus cher, vous pouvez obtenir auprès de jeunes artistes des tirages originaux, signés, numérotés. Et c’est ce que je conseillerais pour plusieurs raisons. D’abord vous avez quelque chose que tout le monde n’a pas, et c’est quand même plus agréable, je trouve, quand on achète une œuvre d’art. L’autre point, c’est que vous allez aider de jeunes artistes, à continuer à créer, à se développer et donc à favoriser la création et l’art dans son ensemble. Et troisième point, plus à long terme. C’est que quand vous achetez une œuvre d’art, si elle est signée, si elle est numérotée, si c’est une pièce originale, je ne sais pas si vous allez forcément gagner de l’argent dessus, mais peut-être, un jour, quand vous voulez la revendre, elle a de la valeur. Quand vous achetez un poster, ça va perdre en valeur, ça ne vaudra jamais plus que ce que vous avez dépensé. 

 

 

Liberty : la nature façonnée par l’Homme

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Liberty : la nature façonnée par l’Homme

Avec ses lumières douces et enveloppantes, cette collection nous emmène dans un voyage onirique autour de l’abandon et de la recherche de liberté.

Le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, mis en place en 2009, regroupe différentes collections. Liberty, dans son décor délicat et décalé, nous enivre par ses innombrables fleurs violacées en tissu. Idan Wizen, son créateur, nous en dit un peu plus sur cet univers onirique, propice à l’évasion.

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Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste-photographe à Paris. J’ai créé entre 2018 et 2019 la collection Liberty, du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon. C’est une collection qui comprend 198 photographies, et comme toutes les photographies du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, les personnes qui sont venues poser sur cette collection n’ont pas été castées, n’ont pas été choisies. Ce sont des gens de tous les jours, qui ont été prises telles quelles, sans retouches, avec leur corps tel qu’il est au naturel. 

 

Pourquoi mettre des gens nus au milieu de fleurs violettes ? 

Avant tout sur la collection Liberty, ce dont j’avais envie de parler, c’est un thème qui m’est très cher, sur l’ensemble de mes travaux artistiques, c’est la liberté individuelle. Cette liberté au général, où on va se contraindre soi-même, vis à vis du regard des autres, vis à vis de la pression sociale. 

Pour cette collection, on s’est fortement inspirés du tissu anglais “Liberty”, qui nous a donné l’idée du titre. Mais c’est également travailler sur ces fleurs violettes, qui représentaient, selon moi, une nature altérée par l’humain, une nature qui est toujours en perpétuelle transformation, en évolution. Toute l’idée de ce contraste entre l’homme dans son état naturel et cette nature transformée, travestie, c’est de montrer qu’on pouvait évoluer, que l’humanité pouvait évoluer en même temps que la nature. 

 

Ce décor fleuri, d’autant plus de couleur rose, s’associe souvent avec le féminin? Que voulais-tu dire en faisant poser des hommes ? 

Je ne suis pas totalement d’accord. Je ne pense pas que le rose soit forcément associé au féminin. Les tons roses et violacés de Liberty pour moi sont avant tout synonymes de sérénité, d’apaisement, de tranquillité, pas forcément de féminité. 

A mon sens, un homme qui pose au milieu de ces fleurs ne remet pas en cause sa virilité, ne remet rien en cause. Ce sont avant tout des tonalités que moi j’aime, que j’apprécie, que je trouve belles aussi bien sur les hommes, que sur les femmes. 

 

Était-ce voulu de créer un contraste entre le décor et l’image traditionnelle de la masculinité ? 

Non, je ne pense pas. Quand je réfléchis à une collection pour le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, je ne pense pas en termes d’hommes et de femmes. Je pense avant tout en termes d’humain, quel que soit son genre. Ce qui compte pour moi, c’est pour que la photo parle des sentiments, des sensations, des ressentis qu’on a en tant qu’être humain, peu importe qu’on soit un homme ou une femme. J’ai créé cette collection pour qu’elle convienne à tout le monde, aussi bien aux hommes qu’aux femmes. 

D’ailleurs les titres des photographies commencent tous par HB puis un numéro. Le numéro c’est tout simplement l’ordre avec lequel la personne est venue poser, et HB signifie “human being”. Tout simplement.

 

C’est un univers à l’opposé de Purity ? N’est-ce pas compliqué pour un artiste d’avoir des styles si différents ? 

C’est vrai qu’on demande à l’artiste d’avoir le même style, immédiatement reconnaissable tout au long de sa carrière. Je trouve ça extrêmement réducteur et assez dommage. Souvent c’est avant tout pour des raisons commerciales. Si on est capable de reconnaître directement l’artiste, c’est plus facile pour les clients, pour la presse, pour les acheteurs et c’est très vendeur. 

Pour ma part, j’essaie de faire en sorte que mon approche reste constante sur ma vision des choses. Par contre, graphiquement j’ai envie d’évoluer, de faire des choses différentes, suivre mes envies, ma passion, mon inspiration du moment et je n’ai pas envie de me contraindre de faire que la photo en couleur, ou en noir et blanc, ou des choses très épurées ou des choses très chargées. J’ai envie de rester très libre là- dedans.  

 

Comment as-tu réussi à faire ce décor plein de fleurs ? En retouche ? 

Ah non, ce n’est pas de la retouche ! Il n’y a aucune retouche sur les photos. Les fleurs étaient vraiment là. Ce sont des fleurs en tissu. On avait plus de 20 m² de fleurs en tissu dans le studio. Et donc les modèles s’allongeaient ou étaient debout directement dessus. 

Pour la petite anecdote, les fleurs sont en tissu, mais elles sont maintenues entre elles par de petites tiges en plastique, qui ne sont pas extrêmement agréables, pas forcément confortables. Si sur les photos les gens ont l’air apaisés, détendus, en général, ça leur faisait mal aux pieds, ou ailleurs quand ils étaient dessus. Mais c’est là toute la magie de la photographie. 

 

Peux-tu nous parler de tes photos préférées ? 

Je n’ai pas de photo préférée, je les aime toutes. Après je peux vous parler de quelques unes qui ont une résonance particulière pour moi. Je crois que ce qui compte avant tout, c’est la résonance dans l’œil du spectateur. Même si ça peut parler de ce que moi j’ai envie de dire, pensez avant tout d’aller les regarder vous-mêmes. 

 

Une photo dont j’ai envie de vous parler c’est HB1746. C’est pour moi une photo qui représente l’oxymore des émotions. On le voit serein, libre. Il a totalement oublié que je suis là, à le prendre en photo. Il est presque dans une position à l’opposé que sa taille et sa carrure massive nous font penser. Il est à l’opposé des diktats de la mode, il est à l’opposé de beaucoup de choses, et pourtant il est là, heureux d’être là. Son bonheur fait rayonner l’image. C’est une photo que j’aime beaucoup, que je trouve très forte et qui ne laisse pas indifférent. 

 

Je pourrais également vous parler de HB1669, qui se trouve juste derrière moi. C’est une photo que j’aime beaucoup parce qu’elle me parle de cette force intérieure qu’on a tous au fond de nous, qu’on peut aller chercher d’une sérénité. Quand je le vois, je vois quelqu’un qui s’est battu presque toute sa vie, et qui a enfin trouvé son équilibre. Il est toujours un peu précaire, plein d’introspection, mais il a un équilibre. 

L’introspection c’est quelque chose de fondamental à mon sens. C’est ce qui nous permet d’évoluer, de devenir des êtres meilleurs, de progresser dans la vie. Cette photo, en la regardant le matin, elle me pousse à avoir une réflexion sur moi-même et de m’améliorer en tant que personne. 

 

Une photo qui m’évoque beaucoup de choses, c’est la photographie HB1778. Pour moi c’est le paroxysme de la liberté sur cette photographie. Elle défie tout, toutes les contraintes, tous les conditionnements. Elle défie même les lois de la gravité. On la voit s’échapper du décor. Elle est totalement libre, elle s’est affranchie de tout ce qui pouvait la retenir dans son passé, dans son éducation. Elle avance pour devenir une personne libre, meilleure, épanouie. C’est une photo qui me touche beaucoup, et qui ne me laisse pas indifférent. 

 

Liberty est une collection avec des couleurs très présentes et un décor très chargé. A-t-elle plu aux différents acheteurs ? 

Liberty c’est une collection qui plait, mais je crois que quand je réalise une série photographique, je ne me demande pas si elle va plaire, si elle va aller avec la couleur du canapé ou l’intérieur chez les gens. Je crois qu’il ne faut pas penser comme ça. Et d’ailleurs je pense que quand on achète de l’art, ça n’est pas ce qu’on se demande. On n’achète pas la décoration, pour ça il y a de très grandes marques qui fonctionnent très bien et qui font des prix imbattables. 

Quand on achète de l’art, on l’achète avant tout pour ses émotions, pour ce qu’on ressent, pour les idées qu’il représente. On l’achète pour tout ça, au-delà de savoir si les couleurs vont aller bien ensemble. Et puis je crois qu’une bonne œuvre d’art, bien encadrée, bien posée, va n’importe où, peu importe les couleurs, la taille ou les formats etc. Je crois qu’il faut aller au-delà et ne pas confondre achat d’œuvre d’art et de décoration. 

 

 

D’où vient l’envie de poser nu ?

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D’où vient l’envie de poser nu ?

Idan nous parle des principales motivations des gens qui ont eu envie de se dévêtir devant son objectif.

Poser dans le plus simple appareil : un rêve pour bon nombre d’entre nous mais qui peut paraître très intimidant. Que ressent-on lorsque l’on est sur le point de se dénuder devant l’appareil photo ? Comment cela se déroule ? Comment franchir le cap et oser ? Rencontre avec Idan Wizen, un artiste photographe qui a d’ores et déjà photographié plus de 2000 personnes.

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Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste-photographe à Paris. J’ai fondé le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon en 2009 et depuis j’ai photographié plus de 2000 personnes dans le plus simple appareil. Ces personnes qui, généralement, n’avaient jamais posé nues et jamais posé en photo tout court. 

 

Pourquoi poser nu ? 

Pour plusieurs raisons, après elles sont très propres à chacun, en fonction de leurs envies, mais je crois qu’il y a deux raisons principales qui ressortent. La première c’est vaincre sa pudeur, ses complexes, oser montrer son corps. Et puis apprendre à se regarder autrement, apprendre à s’aimer, apprendre à voir qu’on peut être beaux et apprendre à s’accepter. 

 

Comment se déroule la séance ? 

Quand les personnes arrivent dans mon studio, ce sont des gens que je ne connais pas du tout. En général, je n’ai aucune information sur eux. La première étape consiste, avant de commencer à photographier ou leur demander de se déshabiller, c’est de parler. Parler de leurs attentes, parler de leurs peurs, de ce qu’il aiment, ce qu’ils n’aiment pas. C’est un moment qui est magique, presque assez intime, souvent plus intime que la séance photo elle-même quand ils sont nus. 

Ce dialogue permet de créer un lien de confiance, de se connaître un peu mieux, moi, de comprendre leurs attentes et de faire des photos qui vont y répondre.

 

Comment fais-tu pour les faire se sentir à l’aise ? 

Je crois que très, très rapidement, au bout de quelques instants, on oublie le fait d’être nu. Pendant la séance photo je vais les guider de A à Z, je vais leur dire de tourner la tête à gauche, à droite, mettre une main par ici ou par là, rapidement on se retrouve avec des positions et des exercices qui sont assez physiques, qui ne sont pas forcément naturelles, malgré ce que les images vont donner. La nudité, elle passe totalement au second plan et c’est quelque chose qu’on oublie très rapidement. 

 

Est-ce que tu t’adaptes en fonction de la personne qui est en face de toi pour faire la meilleure photo ? 

Pour réaliser une photo, c’est un travail vraiment à deux, de complicité, de regard en fonction des attentes, et puis morphologiquement en fonction de la personne. Autant sur les positions, les postures, ce qui va bien à l’un, ne va pas forcément bien à l’autre, donc on va s’adapter en fonction du physique de chacun. Et puis, même en fonction de la personnalité de chacun, j’essaie de décrire les personnes telles qu’elles sont dans la vraie vie, de ne pas leur faire jouer un rôle, et donc j’essaie de trouver des positions, des postures qui parlent d’elles. 

Je pense qu’il n’y a pas deux séances photo qui se ressemblent sur les attitudes, sur les postures, sur tout ça. Et c’est pour ça que j’aime faire ce que je fais

 

Qu’est-ce que les modèles ressentent-ils après la séance ? 

C’est toujours délicat de parler à leur place, mais ce que j’ai comme retour d’expérience, c’est avant tout un sentiment de fierté. Fierté d’avoir réussi à le faire, fierté de s’être relâché. Fierté et sentiment de libération également. Il y a forcément un peu de stress avant et donc après on est libre. 

Et puis il y a une surprise. Ils sont souvent surpris de se trouver beaux, beaux d’une autre manière de ce qu’ils pourraient penser avant, donc de se trouver beaux autrement. C’est ce qui résume un peu leurs ressenti: c’est de la fierté, un sentiment d’accomplissement et de liberté, et puis une surprise, une agréable surprise en fin de séance.

 

Qu’est-ce que tu conseillerais aux gens qui n’osent pas venir ? 

De venir quand même ! Ils n’ont pas grand chose à perdre ! Au pire, ils vont se dire qu’ils n’ont pas été à l’aise, et ils ne vont pas se plaire en photo. Je n’y crois pas vraiment, et c’est mon expérience. 

Le plus dur généralement c’est de s’inscrire et de se dire qu’on va faire la démarche. Mais je crois que c’est comme dans la vie quand on dit à un enfant de goûter pour tester les choses. Je crois que c’est pareil pour les adultes. Il faut tester, il ne faut pas avoir peur de grand chose et il faut oser et s’aventurer. Et puis, en faisant on s’aperçoit que c’est bien plus facile que ce qu’on pense. Beaucoup de gens sont terrorisés en arrivant, et en partant ils me disent, “mais en fait, c’était rien”. Et voilà. 

Donc, allez-y, osez, sautez le pas pour vous inscrire pour venir poser dans le cadre du projet, mais aussi avec de nombreux photographes, qui existent et qui font un travail remarquable. N’hésitez pas à le faire !

 

 

 

Tout le monde peut être une œuvre d’art

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Tout le monde peut être une œuvre d’art

Qu'en est-il de la place de l'esthétisme dans l'art ?

Dans la société où les canons de beauté sont en perpétuelle évolution, comment s’accepter tel que l’on est, sans avoir le sentiment de se soumettre aux critères du moment ? Pour nous éclairer, rencontre avec Idan Wizen, photographe parisien, spécialiste du nu artistique, célébrant dans son travail des beautés aussi diverses qu’originales.

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Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste photographe à Paris. Je travaille depuis plus de 10 ans aujourd’hui sur la place de l’esthétisme et principalement du corps humain dans la société et sous ses différentes formes. 

 

Comment les canons de beauté ont-ils évolué à travers les siècles ? 

Les critères de l’esthétisme et la manière dont on regarde le corps ont évolué dans le temps en même temps que l’humanité. Si on se concentre sur le corps de la femme, les premières informations qu’on a sur l’idéal de beauté préhistorique, c’est principalement une référence à la fécondité. Une poitrine extrêmement opulente, un ventre, des hanches extrêmement rondes. Ce sont tous les critères qu’on va avoir sur des statuettes et sur les traces qui nous restent. 

Si je passe très rapidement sur les siècles et si j’arrive à la Renaissance florentine, on peut avoir un critère qui nous paraît aujourd’hui ridicule – les fronts devaient être extrêmement grands. Pour cela les femmes de l’époque allaient se raser et s’épiler le haut du front et le début des cheveux pour avoir une impression d’avoir un front extrêmement grand.

Quelques décennies plus tard on va retrouver Rubens et des femmes extrêmement rondes, plantureuses avec des peaux très laiteuses ce qui va principalement changer par rapport à nos critères d’aujourd’hui. 

Aujourd’hui on peut voir que même en quelques décennies on a profondément évolué. Si on regarde quels étaient les canons de beauté dans les années 70, on voit que la femme était extrêmement fine, sans formes, presque “garçonne”. 

Dans les 80-90 on trouve des femmes beaucoup plus plantureuses au niveau de la poitrine principalement. 

Et puis jusqu’au les années 2000, où on voit tout le corps qui s’arrondit énormément à l’image de, par exemple, Kim Kardashian aujourd’hui.

 

Qu’en est-il des critères de beauté d’aujourd’hui ? 

Dans notre société actuelle je pense qu’on a moins un seul critère comme on a pu avoir dans les décennies ou les siècles passés. On a une société qui permet plusieurs formes de critères, même s’ils sont tous assez strictes, ils sont tous dans les cadres, et on accepte plusieurs cadres dans notre société. Peut-être grâce à la multiplication des modes de communication alternatifs, qui ne sont plus uniquement des grands médias, comme la télé ou les journaux, comme on a pu avoir au XXème siècle. Ce qui est important de comprendre, c’est qu’on était dans une époque où une seule mode, qui était définie par une classe, et tout le monde suivait plus au moins, mais c’était vraiment la mode dominante, et c’est ce qui nous reste. 

Aujourd’hui, dans notre société on peut voir qu’on a plusieurs modes en fonction de nos origines socio-culturelles, en fonction de notre classe sociale, et on va avoir un peu la même chose dans les critères d’esthétisme sur le beau. 

 

Sociologiquement, pourquoi a-t-on besoin de référence ? 

Je crois qu’on a besoin de référence, des critères d’esthétisme pour deux raisons : la première c’est ce qui va nous permettre d’avoir notre propre goût. C’est très difficile de savoir ce qui est beau, quand on n’a jamais vu quelque chose. Quand on a jamais vu une rose, c’est très difficile de savoir si cette fleur est belle ou pas par rapport aux autres fleurs, et même entre les différentes roses. 

C’est un peu ce qui se passe avec l’œil humain, on va s’adapter et donc on va avoir les goûts des autres qui vont nous permettre de créer des références, et de pouvoir se positionner par rapport à cela. C’est le premier point. 

Le deuxième point, beaucoup plus marketing, c’est qu’il est important d’avoir des références et des modèles de beauté, qui nous permettent de communiquer dessus, qui nous permettent de vendre, de montrer, de faire rêver, d’idéaliser. 

C’est pour ça que même si les critères évoluent, on reste toujours avec un idéal de beauté qui perdure dans le temps. 

 

Trouves-tu tout le monde beau ? 

En tant qu’être humain, en tant que personne, non, je ne peux pas trouver tout le monde beau. En revanche, en tant qu’artiste, oui, j’aime à le croire, j’aime à croire que tout le monde peut être beau, parce qu’il a quelque chose à évoquer, à montrer, à transmettre. Et si tout le monde ne peut pas être beau aux yeux de tout le monde, je pense que tout le monde peut être beau aux yeux de quelques personnes qui vont le trouver beau. 

C’est ça l’idée du projet, ce n’est pas d’aller dire que “tous les corps sont magnifiques, et j’adore toutes les photos”, mais “j’aime certaines personnes”, qui pourtant ne sont pas dans les critères, des idéaux de notre société, de notre époque, mais qui peuvent plaire autrement, différemment à quelqu’un par un sourire, par un regard, par une attitude, par une expression, par une courbe, par ses défauts, parce que les défauts font aussi partie du beau. 

 

Est-ce que trouver un corps beau implique systématiquement une attirance sexuelle ? 

Non, j’aime à croire que non et heureusement. Je pense qu’on peut trouver beau un corps pour son esthétisme, pour ses formes, sans forcément être attiré sexuellement par lui. Pour ma part, je peux m’émerveiller devant un paysage, nature, fleur, plante, un animal. Je pense qu’on peut également s’émerveiller devant un corps sans forcément avoir envie de se reproduire avec. 

 

Tout le monde peut venir poser pour toi. Penses-tu arriver à rendre tout le monde beau ? 

Oui, j’en suis persuadé, en tout cas, j’aime à le penser. Effectivement, je ne pourrais pas rendre les gens beaux sans retouches, sans artifices, et de les faire ressembler à Brad Pitt ou Angelina Jolie, si je ne fais pas de casting avant. C’est certain, mais ce n’est pas le but. L’objectif c’est qu’ils soient beaux à leur manière, autrement, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs imperfections, leurs charmes qui leur sont propres. 

Si je ne ferais pas en sorte que chacun plaise à tout le monde, je suis persuadé que chaque personne qui vient poser ici, peut plaire à quelqu’un qui va voir cette photo, qui va être sous le charme d’un regard, d’un sourire, d’une courbe, d’une forme, d’une imperfection, parce que les imperfections nous marquent et nous touchent. 

Donc oui, je pense que chacun peut être beau, mais pas forcément selon les idéaux de beauté de notre société actuelle. 

 

Et les gens qui viennent poser, se trouvent-ils beaux ? 

Quand on vient faire une séance photo, on va faire 150 photos environ pour chaque personne, et on va en conserver qu’une seule. Effectivement, ils ne trouveront pas beaux sur l’ensemble de photographies, mais on va les choisir ensemble, on va éliminer, on va trier, on va choisir, et on va choisir une seule sur laquelle, en général, ils se trouvent beaux. Mais ils vont se trouver beaux pour des raisons autres, auxquelles ils auraient pu penser auparavant. Beaux par une expression, un sourire, quelque chose qu’ils vont dégager et ils vont se voir autrement que dans un miroir. Le miroir est extrêmement déformant. Et ça, ce qui me permet d’aller au-delà de la photographie.

 

Peut-on apprendre à se trouver beau ? 

Oui, bien entendu. On peut apprendre à se trouver beau, comme on apprend à s’aimer. Notre propre regard est forcément extrêmement déformant, et bien plus critique, que ce qu’on peut avoir comme regard sur les autres. Sur soi-même on va être très acerbes, et c’est la manière avec laquelle on va apprendre à se regarder, évoluer, et à faire changer les choses. 

Comme n’importe quel être on a des défauts, des qualités. La question c’est de savoir qu’est-ce qu’on vaut en premier, qu’est-ce qu’on va regarder en premier et est-ce qu’on va pouvoir passer outre ses imperfections, ses défauts. 

Ça vient avec le temps, avec l’entraînement, avec un travail psychologique, mais aussi beaucoup avec la photo, qui permet d’avoir un regard un peu différent, et de se voir dans l’œil d’autrui. Pour faire un peu la philosophie de bas-étage, c’est de voir le verre à moitié plein et pas à moitié vide. 

 

 

 

Backstage : hommage aux prémices de la libération du corps

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Backstage : hommage aux prémices de la libération du corps

Découvrez la collection Backstage, son histoire et ses inspirations.

Le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, mis en place en 2009 regroupe différentes collections. Inspirée des années 50, entièrement en noir en blanc, la collection Backstage, nous plonge dans l’atmosphère des cigarettes et du whiskey.  Pourquoi les années 50 ? Idan Wizen nous en dit un peu plus.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste photographe à Paris. J’ai réalisé entre 2015 et 2016 la collection Backstage, issue du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon. C’est une collection en noir et blanc, qui comprend 330 photographies, 330 personnes, qui n’ont pas été castés, les gens de tous les jours, comme vous et moi, qui sont venus poser dans le plus simple appareil et se dévêtir sur cette méridienne et le jeu de damier que vous pouvez découvrir dans cette collection.

 

Pourquoi as-tu choisi de rendre hommage à cette époque ?

La collection Backstage est inspirée principalement des années 50-60. J’avais envie de rendre hommage à cette période pour plusieurs raisons : avant tout, c’est une période où dans les mentalités c’était une véritable libération. Sur tous les aspects : sur les mentalités, sur la libération des corps, sur la libération sexuelle, sur la libération des mœurs.  Je trouve qu’après des siècles et des siècles où on a emprisonné l’homme et la femme dans leurs corps, où on a diabolisé le corps, j’ai trouvé que c’était un bel hommage à cette époque, où on se libérait.

Et puis, c’est une ambiance qui m’a toujours plu, qui m’a toujours attirée. J’ai souvent le sentiment d’être né quelques années trop tard. Les années 50-60 sur le plan musical, sur le plan cinématographique c’était, à mon sens, l’apogée de la culture du XXème siècle.

 

Que penses-tu de notre décennie comparée à celle-ci ?

La comparaison entre notre époque actuelle et les années 50-60 n’est pas forcément évidente. Mais effectivement, j’ai un peu peur qu’aujourd’hui les libertés qu’on a obtenues dans ces années, l’absence du jugement, la vraie liberté individuelle, on est un peu en train de revenir dessus. Sous prétexte de ne déplaire à personne, sous prétexte de ne froisser personne ou les communautés, on censure beaucoup.

Aujourd’hui, on se limite beaucoup sur les libertés d’expression. Je ne suis pas persuadé qu’il ne faille plus de parler des sujets, au contraire, je crois que la bonne chose c’est d’en parler, de pouvoir en débattre, et c’est ce qui nous permet d’avancer, tout en restant libres.

 

Comment as-tu fait pour faire ces effets de fumée ?

Ces effets de fumée ont été réalisés tout simplement en laissant les gens fumer. Avant de me faire huer très rapidement, je laissais fumer que les fumeurs, leur cigarette était vraie, et la prise de vue était faite à ce moment-là. Effectivement, on fumait dans le studio quand on a fait Backstage. C’était une autre époque !

 

Pourquoi rayures et carreaux ?

Sur la collection Backstage, j’ai utilisé deux éléments graphiques : d’abord un damier en noir et blanc, qui était posé au sol, et puis une méridienne avec des rayures. C’était dans un premier point pour avoir un jeu de perspective, un jeu de contrastes qui me semblait intéressant graphiquement.

Le deuxième point, c’était pour évoquer une dualité : une dualité du monde de l’époque, très binaire, très marquée. Une époque où il y avait beaucoup moins de nuances de gris, que celle d’aujourd’hui, où les combats d’aujourd’hui sont beaucoup plus complexes, certainement moins tranchés qu’à l’époque.

Et puis, le dernier point, c’est de faire évoluer les différents personnages comme sur un jeu d’échecs, comme sur un échiquier où on allait se déplacer au fil du damier.

 

Quelles sont tes photos préférées ?

Sur la collection Backstage il y a beaucoup de photos que j’apprécie. Ce sont des photos qui m’ont beaucoup marqué, qui ont beaucoup plu au public également. Mais j’ai envie de vous parler de trois photos plus en détail.

Il y a bien entendu la photo The Farmer, qu’on a beaucoup utilisé, mis en avant sur le site. C’est une photo qui a eu un premier prix international, forcément c’est gratifiant, ça fait plaisir. Je l’aime particulièrement parce qu’elle montre une personne âgée, totalement détendue, m’ayant totalement oublié, ayant totalement oublié la nudité. C’est un laisser aller total, un lâcher prise, qui m’évoque cette photo et qui me plaît particulièrement. Je crois que quand je vois cette photo, elle me fait penser à ce que pourrait être Serge Gainsbourg s’il était toujours en vie.

Une autre photographie qui me touche, à laquelle je pense, c’est la photographie The Doll. Cette jeune femme, toute en courbes, mais toute ravissante et harmonieuse, est à l’opposé des stéréotypes de beauté de l’époque. Et pourtant, avec son petit bandeau dans les cheveux, qui était là naturellement, (c’est elle qui l’a amené sans connaître le thème de la collection), je la trouve particulièrement forte. Par son regard, par son assertivité, par la force de son caractère, elle est belle, elle est resplendissante et elle peut qu’émouvoir le spectateur. 

Une autre photo qui, à mon avis, ne laisse pas indifférent, c’est la photographie The Warrior. C’est une photographie qui est très forte, parce qu’elle symbolise, selon moi, les deux combats qui ont été menés à cette époque : le combat des femmes et le combat des populations noires principalement aux Etats-Unis. On peut la voir se battre, combattre et ne pas se laisser abattre. Et puis, c’est un des combats qui était victorieux pour une grande partie. Donc je trouve que c’était un bel hommage et un beau symbolisme.

 

 

Pandemonium : De la photographie inspirée par la peinture classique

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Pandemonium : De la photographie inspirée par la peinture classique

Découvrez les dessous et les raisons de la collection Pandemonium.

Un Anonyme Nu Dans Le Salon, mis en place en 2009 regroupe différentes collections. Très proche des tableaux des maîtres anciens, la collection Pandemonium reprend les codes de la peinture classique, pour transformer les modèles en dieux et déesses.Idan nous en dit en peu plus sur cette volonté d’imiter les toiles classiques.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Bonjour, je suis Idan Wizen, photographe plasticien. J’ai réalisé la collection Pandemonium, c’est une des collections du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, qui comporte 200 photographies, réalisées entre 2014 et 2015.

Comme toutes les collections du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, les photographies de la collection Pandemonium sont constituées des personnes de tous les jours, des gens qui n’ont pas été castés, des gens de tout âge, de toute morphologie, de toute origine. Pour chaque personne on a gardé une photographie qui a été publiée, qui n’a pas été retouchée.

 

Que signifie le titre de la collection ?

Le titre Pandemonium vient du grec, c’était la capitale des enfers. Ça m’amusait d’imaginer que toutes ces personnes qui venaient se libérer, s’accepter en posant nues, mériteraient d’être des démons des enfers aux yeux de certains puritains.

 

Pourquoi as-tu décidé de créer une collection en reprenant les codes de la peinture classique ?

Quand j’ai décidé de créer la collection Pandemonium, je voulais souligner un paradoxe : dans différentes époques passées, le nu artistique était toujours accepté, mais jamais forcément bien vu. C’était quelque chose qui était toléré, qui était accepté aux yeux de la société pourtant beaucoup plus puritaine au niveau de ses mœurs que la société actuelle.

Dans notre société actuelle on a libéré énormément la sexualité, la place du corps, la nudité, et pourtant le nu artistique est toujours dérangeant. Ça ne dérange pas vraiment les autres, ça dérange à titre personnel. On ne va pas en parler, on ne va pas venir poser, oser, cacher, comme s’il y avait quelque chose de tabou, de sale, presque démoniaque.

Et c’est pour ça que je voulais vraiment reprendre et souligner que le nu artistique était le point de symétrie entre les différentes époques. Dans tous les cas, il était toléré, mais souvent pas forcément accepté, peu importe les mœurs de la société.

 

Pourquoi avoir titré ces œuvres en latin?

Sur la collection Pandemonium, j’ai décidé de titrer l’ensemble de la collection en latin pour rappeler l’univers classique des époques passées. Je ne voulais pas parler ni de la Renaissance, ni du XVIIIème en particulier, j’avais également des références sur la Grèce ou Rome antique, et la langue qui me semblait commune à toutes ces périodes, c’était le latin classique. On a donc décidé de prendre cette référence avec chaque titre en latin, qui a une réelle signification, qui est décliné, comme il se doit, et qui va vraiment, selon moi, apporter une explication et une intensité supérieure à l’œuvre.

 

 Quels étaient tes maîtres de référence ?

Lorsque j’ai commencé cette collection, j’ai beaucoup regardé la peinture classique. Je l’avais étudié un peu plus tôt, mais ça m’était important d’aller reregarder les éclairages de Rembrandt, du Caravage, de Rubens. Je ne voulais pas forcément copier précisément tel ou tel grand peintre, mais je voulais me réinspirer des éclairages qu’on pouvait trouver plus classiquement dans la peinture.

 

 

Comment avoir obtenu ce rendu proche de la peinture ? En retouche ?

Non c’est pas de la retouche. L’idée c’est de garder la photo la plus authentique possible. On a travaillé principalement sur des effets de lumière, sur des rendus du négatif numérique, mais on n’a pas fait d’adaptation dans chaque photo. Quand on fait de la retouche, on va regarder son image et on va travailler, modifier les pixels artificiellement. Ici, l’idée c’est d’avoir un rendu global et qui s’adapte dans tous les cas à l’ensemble des modèles, et d’avoir cet effet là directement à la prise de vue.

 

Peux-tu nous parler de photos que tu aimes particulièrement ?

Il y a beaucoup de photos dans la collection Pandemonium que j’aime beaucoup, c’est toujours difficile d’en choisir quelques-unes.

Peut-être la première dont j’ai envie de vous parler, ça serait Mutabilis – F0313. C’est une photo que j’aime beaucoup, parce qu’elle concilie le classicisme de la peinture, avec une des forces de la photographie c’est de donner le mouvement. Sa chevelure qui évoque un cri exutoire de libération où elle casse toutes les barrières, tout ce qu’on lui a imposé tout au long de sa jeune existence, en se libérant, et en allant se mettre à l’arrière avec ce mouvement de cheveux qui me plaît particulièrement.

La deuxième photo dont j’aimerais vous parler c’est H0314 – Pirata. C’est une photo que j’apprécie particulièrement pour ses envolées oniriques. Quand je vois cette photo, malgré qu’il soit devant des rideaux, dans un studio, j’imagine un pirate de XIXème siècle sur son bateau sur les îles de Bahamas. Ça pourrait être un membre de l’équipage du capitaine James Flint. Je le vois monter dans les cordages avec ses vigies. Je vois ça par sa posture, par son attitude, par ses tatouages. C’est une photo qui me fait voyager et j’adore ça.

La dernière photo dont j’aimerais vous parler c’est F0421 – Harmonia. C’est une photo que j’aime beaucoup pour son esthétisme. J’ai trouvé qu’on se rapproche énormément de la peinture classique, ce qui était mon but là-dessus. On y retrouve une beauté moderne, une sensualité plus classique des femmes plus arrondies, une peau très laiteuse. Je crois que c’est ce que j’avais en tête quand je réalisais la collection Pandemonium, et je trouve qu’elle représente parfaitement ce que j’avais envie de faire au tout début.

 

Comment aimes-tu voir exposer les photographies issues de la collection Pandemonium ?

Quand on expose un tirage de la photographie Pandemonium, ce que je trouve intéressant, c’est d’allier, comme la série le fait, le moderne et l’ancien, et donc d’aller chercher du cadre un peu différent, très baroque, très doré, éventuellement argenté, qui va rehausser les couleurs et l’image. A mon sens, ce qui serait encore plus sympa, c’est d’aller chiner aux puces, chez des antiquaires des cadres anciens, qui vont allier l’ancien et le nouveau, le classicisme et la modernité. Je trouve que c’est vraiment une des manières avec laquelle c’est le plus sympa d’exposer ces photographies.

Je pense que c’est une photographie qui peut, bien entendu, s’exposer dans un intérieur plus classique, mais aussi dans quelque chose de très moderne. Elle va pouvoir trancher, mais parfaitement s’intégrer.

 

 

La nudité dans l’art au fil de siècles et des cultures

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La nudité dans l’art au fil de siècles et des cultures

Découvrez la vision d'Idan sur l'évolution de la nudité dans le temps

A l’heure où la nudité est proscrite des réseaux sociaux, et où les mouvements libérateurs comme “Free the nipple” s’y opposent farouchement, la société a du mal à se positionner sur la place du corps. Pour nous éclairer, rencontre avec le photographe Idan Wizen, spécialisé dans le nu artistique.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste à Paris. J’ai fondé il y a plus de dix ans le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, où plus de 2000 personnes différentes sont venues poser nues dans le cadre de ce projet. 

 

Qu’est-ce que ça fait d’être un photographe de nu artistique dans la société actuelle ? Ça ne doit pas être facile sur les réseaux sociaux ? 

Aujourd’hui, être un photographe de nu artistique, c’est pas forcément simple. On est très vite catégorisé en tant que pornographe, ce qui ne fait pas forcément plaisir, quand c’est pas ce qu’on fait. On est très vite très censuré, en premier lieu sur les réseaux sociaux. 

La censure ne fait jamais plaisir, du point de vue d’image, de communication. Ça rend les choses beaucoup plus complexes, on essaie de trouver des subterfuges divers et variés ; et puis, surtout on a un sentiment d’injustice. On est pas censuré par rapport à ce qu’on fait, mais par rapport aux algorithmes, qui, dès fois, se trompent totalement, des intelligences artificielles qui sont très loin de la réalité. 

Surtout qu’en même temps, on reçoit en permanence du spam pornographique, ça fait mal à chaque fois qu’une image est retirée, censurée, alors qu’on essaie de respecter au maximum les règles extrêmement strictes, extrêmement puritaines des réseaux sociaux.

 

Mais dans le monde d’art, la nudité ne pose pas de problème ?

Ça pose de plus en plus de problème, et on voit que le nu est de plus en plus catalogué, pas uniquement sur les réseaux sociaux. On le voit sur les plateformes de ventes en ligne, dans des festivals, concours photo, dans des expositions. C’est assez paradoxal, mais il y a un recul par rapport à ça, alors que le nu a toujours fait partie de l’histoire de l’art. 

On le ressent énormément par l’idée, la volonté à chaque fois de se protéger des autres. Sur les plateformes de ventes en ligne, le problème ce n’est pas qu’il y ait sur la plateforme, mais qu’ensuite on soit mal catalogué par Google, par Facebook, que le site ne ressort plus dans les algorithmes. 

C’est à chaque fois la censure, ce que tout le monde va dire, c’est que ça ne dérange pas la personne qui censure, mais que c’est à cause des autres, donc qu’elle est obligée d’y être contrainte.

 

Dans notre société, le rapport au nu est compliqué. Ça a toujours été le cas ?

Si on reprend de point de vue historique, on prend toute l’époque de l’homo sapiens dans son intégralité, ce qui est amusant de voir ce qu’il était à 70-75% de temps totalement nu. C’est à l’époque de paléolithique où on met des premiers vêtements, principalement pour lutter contre le froid, plus que par pudeur. 

Après les vêtements viendront en outil de différenciation sociale, dans les classes, seront utilisés dans des premiers rites religieux. Mais la pudeur vient bien plus tard, après plus de 130 000 ans d’humanité. 

 

Et ailleurs, quel était le rapport à la nudité ?

Dans de nombreuses cultures, à de nombreuses époques, le rapport à la nudité est beaucoup plus simple qu’en dernier millénaire ou les deux derniers millénaires en Europe. Ce qu’on connaît facilement c’est la Grèce antique là où la nudité était beaucoup plus appréciée : les athlètes faisaient les Jeux Olympiques nus, dans l’Egypte antique aussi, c’était quelque chose de tout à fait normal. Mais plus éloigné de nous en terme géographique, et plus récemment dans l’histoire, on peut le voir au Japon, par exemple. On est souvent persuadé que c’est une culture très pudique. Cette pudeur est arrivée avec l’arrivée des américains assez récemment, et auparavant la nudité était quelque chose d’assez normal. 

Il reste quelques endroits où la nudité est un peu mieux acceptée qu’en France : dans les pays scandinaves, par exemple, où les bains publics sont quelque chose qui ne dérange personne. 

 

Le nu, bien qu’artistique, est-il forcément érotique ? 

On peut voir que le nu dans notre société est souvent catalogué comme quelque chose d’érotique, mais il a été souvent un outil de contestation. Un outil pour faire peur aux autres dans les sociétés. On peut le voir récemment avec l’exemple des Femen, qui se servent de cette nudité pour contester. Mais même dans la Grèce antique, les soldats combattaient nus pour effrayer leur adversaires. On l’a vu aussi dans l’URSS, où dans la révolution bolchévique, il y a eu des manifestations nues, pour lisser les classes sociales.

Le nu est beaucoup vu aujourd’hui comme quelque chose d’érotique, alors qu’en fait c’est un état naturel et sa libre interprétation revient au spectateur et au contexte.  

 

Le nu, a-t-il toujours fait partie de l’histoire de l’art ?

Le nu a toujours été présent dans l’histoire de l’art. On peut le voir dans la Grèce antique, où les sculptures dépeignaient les dieux, et où la nudité ne choquait personne, ne dérangeait personne. On a pu le voir également sur de nombreuses fresques religieuses, où le nu a toujours été présent. Et même sur des époques plus récentes, dans des pratiques de la peinture très académique, dans la représentation du corps. 

En fait, le nu est aujourd’hui beaucoup vu comme quelque chose d’érotique, de sensuel – c’est avant tout l’état naturel de l’homme. Et pouvoir dépeindre dans cet état naturel, c’est pouvoir représenter l’humanité dans son ensemble. Ça a été une grande recherche d’artistes au cours de différents siècles. 

 

Nudité, religion, ça n’a jamais fait bon ménage, non ?

Encore aujourd’hui, on imagine beaucoup la religion s’opposer à la nudité. Il y a toujours eu un rapport complexe. Ça n’a toujours été le cas, et ça n’a pas été le cas dans toutes les religions. On a tendance à voir les religions au sens large, mais la principale problématique c’était les religions monothéistes, et le rapport de l’Église vis à vis du nu. Pensez aux différentes fresques des églises qui ont été peintes, repeintes, aux feuilles d’olivier qui ont été rajoutées à des statues. Avec, en fonction des siècles, des avis qui divergent sur ce qui est montrable, ce qui n’est pas montrable, ce qui doit rester dans les canons de la décence, et ce qui ne le sont pas. 

 

Y a t-il une différence de perception entre le nu dans les arts classiques, tels que la peinture et la sculpture, par rapport à la photographie ? 

La photographie, et principalement la photographie du nu, n’ont jamais eu le même statut que la peinture et la sculpture. La photographie représente forcément un réel, alors que la peinture et la sculpture sont, malgré tout, de libre interprétation. 

Ce réel dans la photographie dérangeait. On était loin des canons du nu, qui étaient censés représenter au fond le divin. Alors que là on était dans la représentation du nu de l’humain. 

Ça a toujours plu et dérangé. Plu, parce que rapidement, dès la première photographie, le nu s’impose comme la photographie érotique et à juste titre. On faisait de la photo du nu plus pour de l’érotisme qu’autre chose. Bien sûr ça dérangeait les mœurs et les bonnes consciences, et rapidement, dans plein d’endroits elle a été interdite et même proscrite. 

Encore aujourd’hui, la manière avec laquelle on peut rapidement dépeindre et capturer le réel avec la photographie dérange davantage que sur la peinture et la sculpture, effectivement. 

Cependant, et cela dit encore une fois, avec de la photographie, comme dans tout art, c’est avant tout un moyen d’expression, et la photographie peut aller bien au-delà que la représentation simple et stricto sensu du réel. 

 

On est dans une société de plus en plus libre, y compris sur le plan sexuel. On doit quand même voir des progrès sur l’acceptation de la nudité, non ?

C’est, je crois, un grand paradoxe de notre société actuelle c’est qu’elle fait un grand écart : on a d’un côté une pornographie omniprésente, non sollicitée et avec une libération apparente des mœurs ; et en même temps on a un regain de puritanisme, où la nudité est censurée, elle est mise de côté, elle est devenue un tabou. C’est-à-dire que moralement, on régresse sur le plan de la liberté individuelle et on a tendance à beaucoup plus juger. Et puis, comme contre n’importe quel ordre moral, on a un système alternatif qui, pourtant, est de plus en plus présent et gagne du terrain. 

 

D’où vient ce regain de puritanisme ?

D’où il vient, c’est difficile à expliquer. Je crois que c’est un peu une évolution des mentalités, des consciences. Est-ce que c’est un regain de religiosité ? Est-ce que c’est beaucoup dans la peur de l’autre et la vulnérabilité transmise par le nu ? En tout cas, c’est flagrant. Sur les plages, par exemple, où les femmes, il y a encore quelques décennies, pouvaient faire du sein nu sans se poser la moindre question. Pratique qui est aujourd’hui très compliquée, bien au-delà des problèmes sanitaires, elle est surtout compliquée par le regard de l’autre. 

Les espaces naturistes sont en voie de disparition, ils ne sont plus fréquentés, parce que c’est quelque chose aujourd’hui que les jeunes fuient, alors que dans les années 70 c’était un espace de liberté, un espace où on pouvait être soi-même, et pas forcément un lieu de perdition sexuelle.  

 

Alors pourquoi trouves-tu que la pornographie est de plus en plus présente ? 

En même temps que ce regain de puritanisme, on se retrouve aujourd’hui avec une pornographie non sollicitée, non désirée, extrêmement présente, et en plus, qui est de plus en plus violente. 

Je m’explique. Il suffit de regarder sur les kiosques à journaux à Paris, par exemple, où on va voir une image d’une femme lascive, vaguement cachée par deux petites étoiles sur les tétons. Je crois que si les petites étoiles cachent les tétons, elles ne cachent pas la lascivité, l’attitude. Et tout ça à la vue de tous les enfants, de n’importe qui qui peut passer. 

Sur internet, malgré des efforts, des fois constants de nombreuses plateformes, on se retrouve régulièrement spammés avec de la pornographie sur les réseaux sociaux etc. Il y a un besoin derrière, certes, économique, qui va pousser à un marketing très agressif, qui peut être dérangeant. 

L’autre point c’est du contenu pornographique qui est regardé, désiré. Ce qu’on peut voir c’est que ce sont des contenus pornographiques qui tendent de plus en plus vers la violence, comme s’il y avait quelque chose d’exutoire dedans, par rapport à notre société qui nous opprime énormément. Comme si plus le fait que la pornographie soit mal vue, mal cataloguée, poussait les gens à regarder, à aimer une pornographie de plus en plus extrême, des fois presque malsaine. 

 

Et toi, pourquoi as-tu souhaité faire du nu artistique ? 

Quand j’ai commencé le nu artistique, j’avais aucune vision de sensualité ou de l’érotisme de la personne. Pour moi, le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, l’idée était de dépeindre l’humanité, mais de sortir chaque individu de son contexte socio-culturel. Or, nos vêtements nous positionnent, ils ne sont jamais neutres. On croit ou pas les choisir, ils nous définissent, ils définissent notre génération, notre classe sociale. Ils disent beaucoup d’informations sur nous. En les retirant, je voulais laisser l’opportunité au spectateur de regarder l’être presque dans l’absolu, sorti d’un contexte. C’est jamais totalement vrai, il y a encore des coupes de cheveux, des expressions, qui font qu’on va pouvoir plus au moins positionner un être dans une époque, dans un contexte, dans une classe sociale. Mais j’essaie de donner le moins d’indices et d’extirper au maximum l’être de son milieu. 

 

Ta collection Pandemonium n’est pas sans rappeler la peinture classique. Peux-tu nous en parler ? 

Dans la collection Pandemonium j’ai voulu souligner quelque chose qui m’a beaucoup amusé par rapport à l’époque de la Renaissance – nos mœurs sont vraiment à l’opposé sur plein de points : la libération sexuelle, la liberté de son corps. En termes de droit, on a énormément évolué, on est presque à l’opposé. Et pourtant il y a un centre de symétrie : quelque chose qui n’a pas évolué, c’est le rapport au fait de poser nu. C’est quelque chose qui, dans la société actuelle et dans la société de l’époque, était dans tous les cas toléré, mais pas forcément bien vu, pas totalement accepté.    

Encore aujourd’hui, on ne va pas être neutre vis-à-vis du chef d’entreprise ou un politique qui va poser nu, on va avoir un regard, un jugement, ça va faire parler les médias. C’était à peu près la même chose dans les époques plus classiques, où ce n’était pas forcément les personnes de pouvoir qui allaient poser nues. Donc il y a toujours un jugement vis à vis de la nudité, vis à vis de cette liberté, qui devrait être une liberté fondamentale. 

Ce qui me plaisait avec la collection Pandemonium, c’est de reprendre tous les codes de la peinture classique en positionnant des modèles d’aujourd’hui et faire un parallèle entre ces deux époques, où elles sont posées mieux qu’en point central de symétrie, où on a encore le rapport à la nudité.  

 

Dans ta collection Backstage, tu dis t’inspirer des années 50-60. Qu’est-ce qui t’a plu dans cette période ? 

Ce que j’ai beaucoup aimé dans les années 50-60, que j’ai pas connu, malheureusement… J’aurais plutôt aimé naître dans une époque différente. C’est l’époque où les tabous étaient vaincus un à un, où on a eu des artistes, des avant-gardistes qui ont osé remettre en cause les modes de pensées, les grilles de lecture pour proposer une société plus libre, plus ouverte. Et où le corps, la nudité, la libération sexuelle en font partie.

Ce qui m’a plu dans cette collection, c’est l’hommage à ceux qui ont cassé les frontières de l’interdit à cette époque-là. 

 

Quel message as-tu envie de faire passer aujourd’hui ? 

Ce que j’ai principalement envie de dire, c’est que la nudité doit être une liberté individuelle, elle n’a rien de choquant. Un corps nu c’est un corps à l’état naturel. Et que la nudité ne doit pas être systématiquement associée à l’érotisme, pornographie. Ça peut l’être, mais pas forcément. 

Je pense profondément que voir un sexe masculin, féminin, une paire de seins, une paire de fesses ça n’a jamais traumatisé qui que ça soit, à l’heure où on est habitué de voir les images extrêmement violentes et négatives dans notre société. C’est un peu le paradoxe. J’ai l’impression que c’est plus facile aujourd’hui de montrer des images de grande violence, plutôt que de montrer un corps nu.

Ce que j’ai envie de dire, c’est d’accepter le corps à l’état naturel de l’homme et de pouvoir l’aimer dans son état premier. Ma conviction profonde c’est que pour aimer l’autre, il faut s’aimer soi-même, mais qu’il faut être capable d’aimer l’humanité telle qu’elle est authentiquement et naturellement. 

 

Choisir une œuvre d’art à mettre chez soi, ce n’est jamais neutre. Qu’est-ce que cela dit de la personne qui expose un nu dans son salon ? 

Je crois, que les gens qui exposent un nu dans leur salon, en tout cas parmi mes nus, car le nu peut signifier beaucoup de choses, mais dans le cadre du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, c’est avoir envie de dire que la nudité elle est belle, l’humanité est belle, et que le lien entre la nudité et la pornographie n’est pas là. On peut regarder un corps, un être par la beauté de ses formes, sans vouloir le désirer sexuellement, sans avoir un fantasme malsain. On peut apprécier l’esthète de chaque être, et de se sentir libre et aller au-delà du jugement de l’autrui, se battre pour des convictions.  

Voilà ce que je pense la dessus. 

 

 

Ce qui nous attire chez un être dont on ne sait rien

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Ce qui nous attire chez un être dont on ne sait rien

Qu'est-ce qui nous attire chez un être dont on ne connaît rien ?

Rencontre avec Idan Wizen, photographe parisien, spécialiste du nu artistique, fondateur d’un projet artistique Un Anonyme Nu Dans Le Salon, pour parler de la beauté, de l’attirance. Sa démarche sur la subjectivité de la beauté nous interroge et nous pousse à remettre en cause nos critères d’esthétisme.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Bonjour, je suis Idan Wizen, artiste photographe à Paris. J’ai fondé en 2009 le projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon. Un Anonyme Nu Dans Le Salon c’est un projet d’art qui permet à tout et chacun de venir poser dans le plus simple appareil, peu importe son âge, sa corpulence, sa morphologie, ses origines. Il n’y a absolument aucun casting. De chaque individu on va conserver une seule photographie, qui a pour vocation d’être exposée en galerie, en festival, et éventuellement chez des particuliers. 

 

Quel est le questionnement sur le plan d’attirance que tu souhaites soumettre au spectateur via ton projet artistique ?

Si l’idée de prendre des gens nus était importante pour moi, ce n’est pas pour des raisons érotiques ou sexuelles. Toute l’idée du projet c’était de pouvoir sortir les individus de leur contexte socio-culturel. On n’a pas d’ailleurs d’autres informations, que ce qu’on peut voir sur la photo, ni nom, ni âge, ni profession. Les vêtements sont quelque chose qui nous positionne socialement, qu’on le veuille ou non, on choisit ses vêtements et ils vont dire des choses sur nous, sur notre statut social, en tout cas sur l’image qu’on veut faire apparaître. 

En les retirant, on laisse beaucoup plus de liberté d’interprétation au spectateur et c’est ce qui m’apportait dans le cas de ce projet-là.

 

Et les modèles, comment réagissent-ils en voyant les photos après la séance ?

En ce qui concerne les modèles, c’est toujours amusant. La plupart des gens qui viennent me voir, sont persuadés qu’ils ne vont pas s’aimer en photo. Ils en ont vaguement fait en famille, et ils ne se plaisent pas. Ils ont des complexes en général sur leur corps relativement pudique. Ils viennent souvent en pensant que ça sera le résultat qui va leur déplaire. 

Et quand on prend le temps de regarder les photographies, la plupart du temps, ils voient autre chose. Ils arrivent à ne plus s’attirer sur ces détails, sur ces défauts qui les complexent, mais ils voient un ensemble où ils vont se trouver beaux, ils vont se regarder autrement, ils vont apprendre à s’aimer. Je trouve que c’est fortement intéressant. Souvent quand on se regarde dans le miroir, il rend des choses “difformes”. On va concentrer son attention sur quelque chose qui nous déplaît. Quand on va se voir en photographie, on va prendre un recul nécessaire, celui de l’œil de photographe.  En savoir plus

Et si on se rencontrait ?

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Et si on se rencontrait ?

Idan nous explique ce qu'est un rendez-vous collectionneur

Rencontre avec l’artiste photographe Idan Wizen, qui nous reçoit dans son atelier parisien. Créateur de différentes séries artistiques, ce dernier a mis en place des “rendez-vous collectionneur” afin d’aider ses acquéreurs dans leur choix. Intriguée par ce type de rendez-vous qui m’est inconnue, je suis allée à sa rencontre pour en savoir plus.

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Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ?

Je m’appelle Idan Wizen, je suis photographe plasticien, c’est-à-dire que je réalise principalement des œuvres d’art et je les propose en galerie, en exposition, et puis maintenant, beaucoup sur Internet.

 

Du coup, si on souhaite acheter vos œuvres d’art parce qu’on a eu un coup de cœur, comment est-ce que ça se passe ?

Alors, il y a deux solutions. Il a la solution de venir en galerie, en exposition, la solution de commander directement sur Internet, comme sur n’importe quelle boutique en ligne. Mais acheter une œuvre d’art, ce n’est pas comme acheter une paire de chaussures ou un T-shirt, c’est un peu plus impliquant, un peu plus complexe et donc, avec toute l’équipe du studio, a décidé de mettre en place des rendez-vous collectionneurs. Ce sont des rendez-vous, soit à mon atelier en présentiel, soit tout simplement par visio ou je vais rencontrer la personne qui est intéressée, échanger, parler, discuter pour essayer de montrer différentes choses que je peux faire.

C’est vrai, que le rendez-vous collectionneurs, c’est quelque chose que l’on entend peu, et on a peu d’occasions de prendre ce type de rendez-vous. Comment est-ce que ça se déroule et que proposez-vous exactement ?

L’idée avant-tout, c’est que ce soit un moment sympa. On va échanger, on va parler d’art, un peu de mon art en particulier. Et puis en fonction de l’intérêt de la personne, sur les collections, sur les formats, sur ce qu’il souhaiterait, on va regarder. On va regarder différents tirages, on va chercher des exclusivités, on va aller regarder des petits formats, des grands formats, je vais pouvoir montrer différentes choses. On va regarder comment on peut faire des compositions. C’est un assemblage de plusieurs œuvres d’art qui vont pouvoir se parler entre elles et donner un sens plus fort. On va pouvoir regarder également tout ce qui est finitions. Un tirage photo, c’est du papier, on peut contrecoller, on peut l’encadrer. On va avoir pas mal de cadres qu’on va aller chiner, des cadres anciens ici au studio. L’idée est de mettre tout ça en place, que ce soit un moment d’échange convivial et intéressant, aussi bien intellectuellement qu’artistiquement.

 

D’accord, et je vois que vous les faites en présentiel, mais c’est vrai que si l’on n’habite pas à Paris, est-ce que vous proposez une autre solution ?

Alors oui, avec le covid, on s’est mis forcément, à la visio, un peu comme tout le monde, et c’est forcément moins bien. On voit moins les œuvres, on les comprend moins bien, mais c’est une très bonne alternative. Si vous avez l’occasion, si vous êtes à Paris, venez plutôt voir en studio. On est situé dans le 13ᵉ arrondissement. Si vous êtes loin, on peut prendre des rendez-vous avec des gens qui sont à New York, à Los Angeles ou à l’autre bout du monde, ça marche très bien en visio. Je vais partager mon écran, on va pouvoir regarder sur des compositions, je montre différentes choses. Ça reste un moment sympa, agréable. Et puis l’avantage de la visio, c’est quand ont reçoit les œuvres qu’on a commandés. On les voit en vrai, et c’est toujours beaucoup mieux que sur un écran.

 

Le terme collectionneur peut parfois paraître un peu fort, même si je ne me considère pas comme quelqu’un qui collectionne de l’art, Est-ce que ce rendez-vous est accessible ?

Oui ! Pas besoin d’être un multimilliardaire pour venir me voir. On va être accessible aux primo-accédants, y compris aux gens qui ne connaissent rien, qui n’ont jamais acheté d’œuvres, qui souhaitent juste découvrir. L’idée ça va être que je les accompagne, que je leur montre, que je leur explique en détail, avec justement des budgets qui sont très raisonnables. Donc il n’y a pas besoin d’être collectionneur d’art, pour pouvoir acheter une œuvre et pouvoir venir au rendez-vous collectionneur.

 

Le fait de prendre rendez-vous, de réserver un créneau, est-ce que cela a-t-il un coût ?

Non, c’est totalement gratuit. L’idée, c’est de venir, se renseigner, que je vous montre, etc… Et il n’y a même pas d’obligation d’achat, c’est à dire que si au final, à la fin du rendez-vous, il n’y a rien qui vous tente, vous n’êtes pas encore décidé. Ça me va très bien. La seule chose que je demande, c’est d’avoir un minimum d’intérêt pour acquérir une œuvre, mais il n’y a pas d’obligation formelle.

 

Si vous souhaitez prendre un rendez-vous collectionneur, il vous suffit de vous rendre sur le site Idan.fr. Vous pourrez choisir un rendez-vous en ligne, en visio ou en présentiel.